Pourquoi la laveuse de ma grand-mère fonctionne-t-elle encore après 30 ans d’utilisation, alors que la nôtre n’a même pas duré une dizaine d’années ? Ou pourquoi l’ancien téléphone de mes parents, un IPhone 4, a duré 12 ans, alors que celui que j’ai actuellement rendra probablement l’âme après 5 ans ? En fait, tout cela s’explique par un phénomène, dont on entend beaucoup parler, qui s’appelle l’obsolescence programmée. ​

Qu'est-ce que c'est ?

Si on devait définir l’obsolescence programmée avec précision, il serait plutôt difficile de comprendre. Simplifions donc le concept le plus possible. En fait, l’obsolescence intervient lorsqu’une compagnie diminue intentionnellement la durée de vie d’un produit électronique, pour que l’on ait à acheter celui-ci plus fréquemment. Il s’agit en fin de compte d’un moyen employé par ces compagnies pour faire plus d’argent. ​

Il existe 3 types d'obsolescence

  • L’obsolescence fonctionnelle :  
C’est lorsque le produit arrête de fonctionner après un certain temps, car une de ses principales pièces a lâché. 
Exemple : la batterie d’un téléphone a une durée de vie limitée. ​
  • L’obsolescence indirecte : 
C’est lorsqu’une pièce d’un produit doit être remplacée mais qu’elle est, soit inaccessible, introuvable ou qu’elle coûte trop cher.
Exemple : la batterie d’un téléphone doit être changée, mais la pièce de remplacement a un prix trop élevé. ​
  • L’obsolescence psychologique : 
C’est lorsque quelqu’un veut changer un produit, qui est encore en état de marche, pour un autre produit, qui est plus ‘‘à la mode’’ ou qui possède plus de fonctionnalités. 
Exemple : quelqu’un veut à tout prix remplacer son téléphone, qu’il a acheté deux ans auparavant, par le nouveau modèle qui vient de sortir.

Pourquoi est-elle aussi présente ?

D’abord, à cause des profits et revenus que cela génère. Lorsqu’une compagnie crée un produit, elle va, comme il est dit plus haut, volontairement baisser sa durée de vie. Par exemple, il se peut qu’une laveuse ou une cuisinière doive être réparée après quelques années, mais qu’il soit compliqué de le faire, soit par manque de pièces adéquates ou parce que c’est trop cher. Ainsi, il faudra acheter le produit plus souvent et donc, dépenser plus, ce qui favorise la surconsommation. Et ceci constitue donc un énorme avantage pour les compagnies car elles vendent plus. 
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Ensuite, les publicités et affiches annonçant des nouveaux produits, qui sont considérés ‘’meilleurs’’, favorisent également cette tendance. En effet, lorsqu’on voit l’annonce d’un nouvel ordinateur ou téléphone portable, l’envie nous prend de remplacer celui que l’on possède déjà, le considérant trop vieux, même après seulement 2 ou 3 ans d’utilisation. ​

Impact de l'obsolescence programmée

  • Sur le consommateur : il est obligé de racheter le produit à plus grande fréquence et bien souvent à un prix supérieur. Il est frustrant de devoir toujours planifier un budget pour des appareils à durée de vie limitée. ​​
  • Sur l’environnement : en surconsommant, on jette plus de produits, ce qui, à l’échelle planétaire, crée des montagnes de déchets électroniques inutiles qu’on ne sait pas toujours bien recycler. Sans parler de toutes les ressources et matières premières qui sont nécessaires pour fabriquer, à l’origine, tous ces biens.  
Selon l’ONU, chaque année, la quantité moyenne de déchets électroniques par personne est de 7,8 kg. Toujours selon l’ONU, entre 2010 et 2022, la quantité mondiale de déchets électroniques est passée de 34 millions de tonnes à 62 millions de tonnes. Et d’ici 2030, le total pourrait atteindre 82 millions de tonnes.  ​

Comment peut-on l'empêcher ?

Aujourd’hui, plusieurs stratégies sont mises en place afin de réduire les impacts que l’obsolescence programmée engendre. 
Par exemple, certaines entreprises encouragent désormais leurs acheteurs à recycler les produits électroniques ou certaines pièces encore utiles. Bien sûr, il s’agit d’une minorité, pour le moment. 
De plus, à l’échelle individuelle, nous pouvons également contribuer à diminuer l'impact écologique de l’obsolescence programmée. Entre autres, il est possible de recycler le produit de façon écologique en le déposant dans un centre validé par l’ARPE (Agence de Recyclage des Produits Électroniques). 
Par ailleurs, la réparation est une excellente idée, bien qu’elle puisse coûter cher et ne pas être toujours faisable. Elle peut également ne pas durer longtemps, ce qui n’encourage pas le propriétaire à adopter cette solution. 
Pour limiter les impacts de l’obsolescence programmée, il faut se poser les questions : mon achat est-il nécessaire ?  En ai-je vraiment besoin ?  
  • Si l'est, je pourrais privilégier la qualité du produit par rapport au prix. Mieux vaut acheter quelque chose de meilleure qualité, certes un peu plus cher, mais qui ne lâchera pas –en tout cas, on l’espère – avant plusieurs années.  
  • S’il ne l’est pas, je peux essayer de garder le même appareil jusqu’à la fin de sa vie sans céder aux pressions des compagnies pour que j’en change souvent. ​
Alexis Mellet, Gr.311